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« Un conseiller, c’est d’abord un tisserand ! »

Odile Chancerelle a accompagné les éleveurs du Maine-et-Loire pendant quarante ans.

Odile Chancerelle a accompagné les éleveurs du Maine-et-Loire pendant quarante ans. Avec un esprit pionnier sur bien des thématiques.

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Son intelligence est aussi perçante que son regard est bleu. Sa parole fluide cache des convictions bien ancrées. Et signe de son appétence pour le terrain, Odile Chancerelle porte toujours des chaussures de marche. À 65 ans, cette conseillère de la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire est désormais à la retraite. Pour autant, elle n’a pas tiré un trait sur sa passion pour l’élevage et le métier d’éleveur.

Continue de s’informer

Entre deux engagements associatifs, Odile continue de s’informer et garde un œil sur ses sujets de prédilection : les prairies et les systèmes pâturants. Elle n’a pas non plus lâché l’Association des éleveurs utilisateurs de chiens de troupeau (lire l'encadré). « On ne tourne pas le dos à quarante années de vie professionnelle d’un coup et sur certains sujets, je pense pouvoir être utile », avance-t-elle en toute clarté.

Née en Touraine, Odile Chancerelle a commencé sa carrière en 1980. « Femme, jeune, non issue du milieu agricole, inexpérimentée : reconnaissons que je cumulais les inconvénients pour être conseillère en élevage », sourit-elle aujourd’hui. L’envie de « bien bosser », deux ou trois mentors « qui m’ont montré le chemin », et l’adhésion des éleveurs ont inscrit son travail dans la durée et la fidélité à un territoire.

Un zeste de militantisme

Du Maine-et-Loire, Odile connaît aujourd’hui tous les recoins : le Baugeois où elle a débuté, les Basses Vallées où elle a rapproché éleveurs et naturalistes, le Saumurois où la première, elle a parlé de gestion pastorale des bords de Loire, le Segréen, etc. « Le conseiller est un tisserand ; il est là pour créer du lien entre les agriculteurs, les élus, le territoire », évoque-t-elle simplement. Une vocation qu’elle a peut-être poussée plus loin que d’autres.

Férue de botanique et d’ornithologie, Odile a sur le terrain boosté des partenariats inédits : avec la Ligue de protection des oiseaux, le Conservatoire des espaces naturels, le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, etc. « Un jour, mon successeur à la chambre m’a dit que j’étais une conseillère militante ; c’est assez vrai ! Il fallait l’être un peu pour arriver à travailler sur des sujets agricoles avec les naturalistes ou se pencher sur la biodiversité des prairies avec les éleveurs mais ça a marché ! »

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